Traduction proposée : chancellerie impériale aulique

Traduction alternative: /

Définition : la chancellerie impériale aulique naît sous le règne de Ferdinand Ier, après la Réforme de l’Empire et la paix d’Augsbourg, pour prendre en charge les échanges écrits entre l’empereur et l’Empire ; dans son fonctionnement, elle n’est pas sans lien avec le conseil impérial aulique, qui connaît d’ailleurs une réorganisation à cette même période. La chancellerie impériale aulique, par exemple, n’est financée ni par l’empereur ni par l’empire : sa bonne marche repose donc sur la perception des taxes, dont celles dues par les bénéficiaires de la régale impériale administrée par ce conseil, et dont les états d’Empire prétendent régulièrement pouvoir définir les montants.

Sous l’autorité théorique de l’archichancelier d’Empire, la chancellerie impériale aulique est dans les faits dominée par le vice-chancelier ; sise à Vienne, elle peut toutefois suivre l’empereur dans ses déplacements, par exemple à Prague (1578-1612), Munich ou à Francfort-sur-le-Main (1742-1745). Son histoire interne – jusqu’au nombre de ses employés – est mal connue, mais il est certain qu’elle est traversée de grands conflits : l’opposition entre l’archichancelier d’Empire et l’empereur, bien sûr, mais aussi la tension résultant de la confusion des affaires de l’empire et de celle des Habsbourg.

Les compétences de la chancellerie impériale aulique connaissent donc une longue série de restrictions, toutes longuement disputées tant elles touchent de plein fouet le financement de cette administration. En 1620 est créée une chancellerie « autrichienne » séparée (österreichische Hofkanzlei), compétente en principe pour les pays germaniques de la monarchie des Habsbourg. Suivent d’autres subdivisions, avec l’apparition de chancelleries pour la Haute et la Basse-Autriche, l’Autriche intérieure, pour les pays de Bohême ou hongrois, puis, après la guerre de succession d’Espagne, pour les affaires italiennes et des Pays-Bas. Le flou des lignes de démarcations (théoriques comme personnelles) entre ces différents organismes conduit parfois à parler d’une véritable « jungle administrative » viennoise, simplifiée seulement par la création, en 1742, d’une chancellerie « nationale » (Staatskanzlei) dédiée aux affaires étrangères. Perdant progressivement en compétences, la chancellerie impériale aulique est réputée sombrer peu à peu dans l’insignifiance ; mais elle conserve assez d’importance pour que les armées napoléoniennes saisissent et envoient à Paris ses archives, qui ne seront retournées à Vienne qu’après 1815.

Problèmes de traduction : aucun, mais de grandes difficultés de définition et de délimitation.

Vincent Demont