Traduction proposée : roi des Romains

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Définition : contrairement à une idée répandue, les princes-électeurs n’avaient pas le pouvoir d’élire l’empereur ; c’est un roi des Romains qu’ils élisaient, seul son couronnement faisant de lui un empereur à part entière. Le titre rappelle que l’empereur se considérait comme le successeur direct des empereurs romains, conformément à la théorie de la translatio imperii selon laquelle une seule et même dignité impériale aurait été transférée de Rome à Byzance puis à Aix-la-Chapelle, en l’an 800. Or, alors qu’on assiste, au cours du Moyen-Âge, à une « germanisation » de facto de l’Empire et de ses princes (dès le 12e siècle, on voit apparaître le terme de regnum Teutonicum), il s’agit de souligner la romanité de la dignité, qui seule permet de revendiquer la supériorité de cette dernière sur celle de tous les monarques d’Europe.

Depuis qu’à partir de 1562 le couronnement impérial avait lieu non plus à Aix-la-Chapelle, comme le prévoyait la Bulle d’or, mais à Francfort-sur-le Main, lieu de l’élection même, le roi des Romains ne l’était guère longtemps : il n’avait plus qu’à parcourir les quelques centaines de mètres qui séparent l’hôtel de ville de Francfort, où avait lieu l’élection (d’où son nom de Römer), de la cathédrale, pour devenir empereur de plein droit. En 1508, Maximilien Ier avait du reste déjà obtenu du Pape Jules II l’autorisation de se faire appeler « empereur romain élu » durant la période qui séparait l’élection et le couronnement.

Dès lors, durant la majeure partie de l’époque moderne, le titre de roi des Romains est utilisé dans les cas – assez fréquents – d’une élection ayant lieu du vivant de l’empereur – dite vivente imperatore – et qui avait pour but, pour les Habsbourg, de sécuriser la succession impériale, et de trouver ainsi une réponse à l’instabilité inhérente au système électif. Le roi des Romains devenait ainsi une sorte de prince héritier impérial, le titre pouvant également lui conférer une légitimité politique parfois fort utile. Ferdinand Ier, qui portait le titre depuis 1531, prit par exemple en charge les affaires de l’Empire dans les périodes très fréquentes d’absence de son frère, l’empereur Charles Quint.

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Sébastien Schick